A propos de Posés les uns à côté des autres, Zoé Poche, 2020, 292 p.
Ramuz, le maître
On ne maudira jamais assez la cruauté de la postérité. Le grand Charles Ferdinand Ramuz en est une des plus tristes illustrations. Saluons donc la maison Zoé qui poursuit la réédition en poche de son œuvre de subtil prosateur, quinze ans après son entrée dans « La Pléiade ». Cette fois, c’est un roman sur la séparation, écrit au soir de sa vie, en 1943, qui nous plonge dans l’univers rural de sa bourgade de Pully, dans le canton de Vaud entre lac et montagne, avec sa placette, véritable « chambre à ciel ouvert ».
Au
centre de cette succession de scènes, le personnage d’Adrienne Parisod, et la
traversée des apparences, des drames. De son temps, Ramuz fut salué par Giono,
admiré par Zweig qui louait « la
banalité du quotidien transfigurée, éternisée par l’intensité de l’artiste. Et
puis le don de rendre la simplicité sublime et le sublime simple […] cet
équilibre entre l’art raffiné et la forme primitive. »
À l’heure où abondent les romans frelatés sur un idyllique « retour à la terre », voilà un retour aux sources bien salutaire.
Thierry Clermont, Le Figaro littéraire, 5 novembre 2020, p. 6.
En complément, nous donnons les informations présentes sur le site de l'éditeur :
"Inédit du vivant de Ramuz, Posés les uns à côté des autres est son roman le plus personnel. Il y dépeint les voisins de son village, qui s’y entrecroisent sans qu’ils se comprennent ni se connaissent jamais. Cette séparation des êtres entre eux, « posés les uns à côté des autres », est à l’origine de la solitude tragique des personnages ramuziens. Elle contraste ici avec la beauté bouleversante du lac et de la montagne."
Introduction de Rudolf Mahrer
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