« Pan sur le bec ! »
comme on dirait dans Le Canard enchaîné…
totalement assumé par
Liliane Jouannet,
responsable de la maquette du
Bulletin des Amis de Ramuz
(jusqu’en 2020 inclus).
Comme nos lecteurs le savent déjà, Monsieur Denis KNOEPFLER (professeur honoraire de
l’Université de Neuchâtel et au Collège de France – chaire d’épigraphie et
d’histoire des cités grecques –, membre de l’Institut de France – Académie de
Inscriptions et Belles Lettres) nous a fait l’honneur d’écrire dans le Bulletin 40 un article intitulé :
« Un “archange” oublié dans l’orbite de Ramuz vieillissant : Gérard Buchet (1914-2002) »
On devine donc aisément sa légitime indignation à la lecture des 2 coquilles de la note 1 du texte liminaire (du Bulletin 41), que nous reproduisons ci-dessous - avec l'ensemble du paratexte -, en soulignant ostensiblement les erreurs avérées (en rouge) et les amendements suggérés (en bleu) :
"6 août 1938"
[Témoignage
sur C. F. Ramuz par l’éditeur parisien Edmond Buchet]
Louis Buchet[1]
nous a emmenés hier soir chez C.-F. Ramuz. Il avait emporté quelques bouteilles
de vin blanc vaudois, mais Ramuz nous offrit de la malvoisie.
Ramuz est tel qu’on se le représente d’après ses
livres : prudent, honnête, à la fois
paysan et « littérateur ». Il questionne beaucoup[2], s’informe auprès de moi de
ce qui se passe à Paris mais je me rends
compte bientôt qu’il est au courant de tout, bien qu’il se plaise à dire le
contraire. Il y a de l’attitude chez lui, mais aussi incontestablement du ton.
Je lui demande s’il ne ferait pas un
Virgile pour notre collection Pages
immortelles[3]. Il se récrie : il n’en est pas capable, il n’est pas un
homme assez instruit[4], il ne connaît pas Virgile !
Je ne puis bien discerner si sa modestie est réelle. Par contre, lorsqu’il
m’expose quels liens l’attachent à
Bernard Grasset, auquel il dit tout devoir[5],
je respecte son sentiment. Cela me fait toujours plaisir d’entendre un auteur me faire l’éloge
de son éditeur, même lorsqu’il s’agit d’un concurrent.
Edmond BUCHET, Les Auteurs de ma vie
ou ma vie d’éditeur[6]
Paris, Buchet/Chastel, 1969, p. 44-45.
[1] Louis Bouchet BUCHET (1887-1971),
mari en secondes noces de Berthe, la sœur de Ramuz. Père de Gérard Buchet
(1914-1995 2002). Voir Bulletin
40, p. 141-195, [l’article de Denis Knoepfer
intitulé « Un “archange” oublié dans l’orbite de Ramuz vieillissant :
Gérard Buchet (1914-2002) »].
[2] Ramuz avait coutume de
poser maintes questions aux visiteurs reçus à La Muette.
[3] Jean Giono rédigera un Virgile pour la collection « Les
plus belles pages », il sera publié en 1947.
[4] Ramuz avait coutume de
gommer son passé scolaire. Licencié ès lettres classiques, pourvu de grades
universitaires acquis à Lausanne, il ne s’est pas voulu un « lettré », il a privilégié le
« goût de l’élémentaire »,
« tout proche parent du goût de
l’universel » (Voir la Lettre à
Bernard Grasset (1929) in Œuvres
complètes, volume 11, éditions H.-L. Mermod, p. 30-34).
[5] Dans la Lettre à Bernard Grasset, Ramuz rend
hommage à son éditeur parisien : « Je vous remercie d’un accord qui s’est conclu entre nous dans la conscience des risques assumés, et
assumés de part et d’autre. […] Vous
avez bien voulu me faire confiance une première fois, si peu que je l’eusse
mérité ; vous avez bien voulu continuer par la suite à me faire confiance
[…] » (op. cit., p. 43).
[6] Edmond Buchet, né à
Genève, fut d’abord avocat, puis éditeur après le rachat, avec Jean Chastel,
des éditions Corrêa. Il fut aussi écrivain et traducteur.
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[Ultimes précisons apportées par M. Knoepfler :]
« NB : L’ouvrage d’Edm. Buchet, Les Auteurs de ma vie, a été réédité chez Buchet-Chastel en 2002, avec une préface originale de Vera et Ian Michalski, qui indiquent dans quelles conditions ils ont repris, au printemps 2000, les éditions Buchet-Chastel (dont le siège est situé à Paris, rue de Condé). Ils rendaient là hommage à Buchet, tout en faisant voir comment ils entendaient imprimer à cette maison de nouvelles orientations. »
Nous proposons même les couvertures :
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Cum grano salis…
Comme il se doit, nous faisons amende honorable pour les deux coquilles que nous avons très fâcheusement laissées dans la note 1. Abyssus abyssum invocat !
Nous avions naïvement pensé que le texte cité proposait un « clin d’œil » au lecteur fidèle… mais cette intention eût mérité plus de soin, cela va sans dire ! Nous espérons que ce malheureux accident n’aura pas découragé a priori tous les autres membres de l'association, et qu'ils auront au moins apprécié l'humour... d'Edmond Buchet, et celui de Ramuz.
Que les Amis vigilants nous fassent part de leurs remarques est un bénéfice pour les responsables d’un bulletin d’association et nous les en remercions à l’avance. Les critiques positives sont aussi bienvenues…
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