Nous avions mis cette phrase à l'honneur dans un message du 18 février 2009. Or, le 23 février 2010, un Internaute vigilant a ajouté un commentaire (que vous pouvez consulter en vous reportant au 18/02/09). Il nous a paru judicieux de nous pencher une nouvelle fois sur cette phrase et sur les gloses qu'elle a pu susciter.
Source: cette phrase est tirée du Journal, 18 [novembre 19]14:
"La pensée remonte les fleuves; ne nous refusons pas ensuite à les descendre."
Utilisation: elle a été choisie pour servir de titre à un recueil posthume d'"essais et réflexions", en 1979 (Plon, coll."Terre humaine", avec une préface de Jean Malaurie). Ce dernier présente ainsi le projet:
"La pensée remonte les fleuves", titre tiré d'une page de son journal, veut faire découvrir Ramuz philosophe, essayiste, politique. Sa voix, d'une extraordinaire présence, est combien nécessaire dans une Europe qui se cherche au travers de nations inquiètes d'une fusion nécessaire risquant de déboucher sur un confusionisme mortel.
[...]
"La pensée remonte les fleuves" assemble des textes essentiels: deux essais parmi les plus fondamentaux - Besoin de grandeur et Taille de l'homme - une nouvelle significative..., Questions et Remarques, Notes et Articles, des extraits de son Journal. Ce livre contribuera, j'en suis sûr, à mieux faire prendre conscience de l'unité intérieure d'une oeuvre puissante." (Op. cit., préface, pp. 2-3)
Ce texte a été réédité chez Presses Pocket en 1994.
Quant au sens précis de cette phrase, le fait de la situer dans le Journal ne l'éclaire pas vraiment... on devine qu'elle a séduit l'auteur du recueil par la beauté de son image et par l'élan intellectuel qu'elle suggère.
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Toutefois, Jean-Louis Pierre, président de notre association, et auteur d'une thèse sur Ramuz à paraître prochainement, suggère de rapprocher la fameuse phrase du Journal (1914) d'un passage de Vues sur le Valais (1943):
"Tout est fermé, pourtant tout est ouvert [...] à cause de deux ou trois cols que l'homme peut franchir sans trop de peine; à cause du cours du fleuve que l'homme peut remonter.
Et l'homme a de tout temps franchi ces cols et remonté ce fleuve. Et avec lui et en sa compagnie, telles idées nouvelles, certaines modes, les légendes, les peurs, les espoirs collectifs, les petites et les grandes choses de l'esprit: qui, ayant été adoptées ici, du même coup s'y trouvent modifiées, transposées et par là même rendues ressemblantes à la terre qui les a recueillies par une réconciliation touchante du particulier au général." (Vues sur le Valais, Tours, Les Amis de Ramuz, 1994, p. 47).
A méditer...
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RAPPEL:
Site de l'association: http://www.lesamisderamuz.com/
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