lundi 20 août 2012

Saint-Pierre-de-Clages : 20e fête du livre

Notre Président, Jean-Louis Pierre, sera présent à ce salon pour diffuser nos livres!

Affiche exclusive réalisée par Cosey





















dimanche 19 août 2012

Sur la genèse des "Cahiers vaudois"

Autre document transmis par Mme Armand :

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Livres

1914: L’aventure des Cahiers

Par Jean-Louis Kuffer . Mis à jour le 08.08.2012
La parution de Raison d’être, de Ramuz, réinvente la littérature romande

Dès 1914, les Cahiers vaudois rassemblent des écrivains de moins de 40 ans dont les noms sont aujourd’hui reconnus: Charles Ferdinand Ramuz, Charles-Albert Cingria, Edmond Gilliard, Paul Budry, René Morax, Gustave Roud, Pierre Girard, notamment. Les peintres René Auberjonois, Géa Augsbourg et Henry Bischoff, ainsi que les musiciens Ernest Ansermet et Igor Stravinski, s’associent à cette entreprise commune, dont la réalisation de l’Histoire du soldat fera date mondiale. Au total, une quarantaine de cahiers, alternant livraisons collectives et ouvrages personnels, paraissent entre 1914 et 1918.
La légende veut que l’idée des Cahiers vaudois ait été lancée devant la cheminée du maître d’arithmétique Ernest Ansermet, peut-être par Marguerite, son épouse égérie, ou par un prof à l’Ecole de commerce, auteur notable à venir, du nom de Paul Budry. Or celui-ci caressait le projet depuis quelques ann ées déjà. En 1912, Ramuz lui écrivait en effet de son exil parisien:
 «Je voudrais (…) que vous appeliez vos cahiers: Cahiers vaudois. Il faut insister là-dessus, (…) que c’est du canton de Vaud seul qu’il peut sortir chez nous quelque chose et que c’est cette terre-là seule qui donnera un jour des fruits (…). Il faut que ce soit contre-universitaire, contre-intellectuel, c’est-à-dire vivant. De l’imprévu, de la verve, du plaisir, du tempérament. Tout est là.»

Dilettantisme?
Des années plus tard, Paul Budry jouera la désinvolture. «On ne savait absolument pas ce qu’on allait faire», prétendra-t-il, et son compère Edmond Gilliard abondera en évoquant une «partie de plaisir». Or le premier des Cahiers, tout entier consacré à l’essai-manifeste fondateur intitulé Raison d’être, ne reflète en rien ce prétendu dilettantisme. Rompant certes avec la grisaille littéraire romande, Ramuz incarne le sérieux de la littérature comme personne. Budry et Gilliard ont déjà reconnu un grand écrivain en l’auteur d’Aline, de Jean-Luc persécuté ou de Vie de Samuel Belet, merveilles encore inaperçues, sauf de quelques-uns. En outre, à la veille de la Grande Guerre, Ramuz prépare son retour au pays avec cette idée qu’une littérature autonome et originale y est possible, dégagée des carcans de la morale et défiant le régionalisme autant que le chauvinisme national. Et puis Ramuz a d’autres amis que les trentenaires Vaudois. Dès le début du siècle, à la caserne de Lausanne, une école de sous-officiers l’a fait rencontrer un artiste et un esprit d’exception en la personne d’Alexandre Cingria, peintre et futur verrier flamboyant. La rencontre des petits caporaux s’enrichira bientôt à l’apparition de l’extravagant non moins que génial Charles-Albert, frère cadet d’Alexandre, pour former le début d’un cercle amical artistico-littéraire impatien t de «faire quelque chose».
Deux revues genevoises éphémères, Les Pénates d’argile et La Voile latine, concrétiseront ce vœu pour buter sur de fortes dissensions idéologiques entre «helvétistes» et «latinistes». Un pugilat légendaire opposant Gonzague de Reynold et Charles-Albert Cingria servira de leçon aux compères des Cahiers vaudois. La correspondance échangée par Paul Budry et Ramuz permet ainsi de voir comment le premier, désigné maître d’œuvre par le second, a fini par déjouer les réticences et les bisbilles pour faire cohabiter les Cingria maurassiens et le rebelle Edmond Gilliard, Henri Roorda l’humoriste anarchisant et l’esthète aristo Auberjonois. Avec le recul d’un siècle, la restriction ramuzienne au «canton de Vaud seul» peut laisser songeur, et l’on verra Romain Rolland déplorer les partis pris antigenevois ou anti-alémaniques des compères, alors que l’Europe bascule dans le chaos. Mais Ramuz prétend toucher l’universel par l’affirmation du particulier. A la fin de Raison d’être, contre toute «littérature nationale», il appelle ainsi de ses vœux «un livre, un chapitre, une simple phrase qui n’aient pu être écrits qu’ici»…
S’ils ne furent guère avant-gardistes en cette époque marquée par Joyce et Dada, les Cahiers vaudois contrastent fortement avec les revues romandes de ces années-là. Ils battent en brèche la tradition compassée des pasteurs et professeurs au bénéfice d’une littérature incarnée et d’un art vivant.

Source: Le gai combat des Cahiers vaudois,Georges Duplain, Ed. 24 heures, 1985 (<%= misc::nn_quelle %>)< /span>
Créé: 08.08.2012, 19h44

© Edipresse Suisse

Sur la genèse d"'Histoire du soldat"

Nous devons ce document à Mme Armand, que nous remercions vivement :



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1918: Le diable tient le soldat

Par Laurent Buschini . Mis à jour le 14.08.2012
La pièce musicale de Ramuz et Stravinski ne se tricote pas sans mal:
«Je vous prie d’excuser la liberté que je prends de vous écrire sans vous connaître, mais le projet que je vous soumets me tient si grandement à cœur que je me fais un devoir de vous l’exposer.»
Lorsque Charles Ferdinand Ramuz écrit ces mots à Werner Reinhart pour lui demander un soutien financier, le 2 mars 1918, ni lui ni Igor Stravinski n’ont encore écrit une ligne de ce qui deviendra L’histoire du soldat . Mais ils y réfléchissent depuis des semaines. L’œuvre est tirée d’un conte russe, où il est question d’un soldat qui rentre chez lui, de son violon et de son marché avec le diable. Werner Reinhart répond favorablement à Ramuz et garantira l’entier du capital du spectacle, soit 15 000 francs. Ramuz se met au travail dès le 3 mars et reprend plusieurs fois le texte. Stravinski va composer une partie de sa musique sur la quatrième version. A ce stade, l’histoire comporte encore le rôle du roi.
René Auberjonois est prié de se charger de la construction des décors et des costumes. Les auteurs, qui n’ont aucune expérience théâtrale, souhaitent aussi qu’il contribue à la mise en scène. Mais Auberjonois ne semble pas très enthousiaste. Il écrit à un ami: «Je suis au fond très ennuyé de m’être laissé entraîner dans cette affaire de Stravinski – je souhaite que l’on ne puisse s’y lancer faute de capitaux.» En fait, il voudrait travailler pour lui! Ce qui ne l’empêche pa s de remplir à merveille son travail, malgré les difficultés à trouver des matériaux pour le théâtre.

Ansermet cherche les musiciens
Début juillet, Ernest Ansermet se met à la recherche des sept musiciens – violon, contrebasse, clarinette, basson, cornet à piston, trombone et percussion. Il songe un temps à les recruter dans l’orchestre des internés alliés de Montreux. Finalement, grâce à Reinhart, il les trouve quasi tous à Zurich.
Quant à Ramuz, il se met en contact avec des acteurs, tous amateurs: Paul Robert (le soldat), Gabriel Rosset (le diable) et Jean Demiéville (le roi). Stravinski propose Ludmilla Pitoëff pour incarner la fille du roi (rôle dansé). Elle se désespère bientôt: impossible de trouver des escarpins de danse en Suisse.
Le 17 juillet, Ramuz écrit dans son journal: «Travail au Soldat, toujours; bien ingrat; mais je veux m’en débarrasser. Et tout le reste, pour l’instant, mis de côté.» Il vient de trouver le fameux début de l’œuvre «Entre Denges et Denezy, un soldat qui rentre chez lui.» Le surlendemain, il écrit à Stravinski: «Je réécris tout». Le personnage du roi passe à la trappe, l’écrivain rend son texte plus direct.
A propos des répétitions, Paul Robert écrit à un ami: «Stravinski met en scène et tournique et sautille autour de nous comme un diable. Il est assourdissant et enveloppant. Ramuz, plus calme, regarde et est assailli lui-même par les éclats et les «cher ami» du compositeur.» Le 28 août, Jean Villard, qui n’est pas encore Gilles, participe à sa première répétition. Il est censé doubler le rôle du diable. Comme Gabriel Rosset sert aussi d’impresario au spectacle, le poète a peur que la surcharge de travail ne le distraie. Il souhaite comparer les deux acteurs.

Un soldat monocorde
Les difficultés restent telles que Ramuz songe à repousser la première, prévue le 28 septembre au Théâtre municipal de Lausanne. A Auberjonois: «Je suis plein d’inquiétude au sujet des acteurs, il leur manque à tous un fond de nature. Vous pourrez nous être très utile: venez le plus tôt possible. (…) Par moments je ne retrouve même plus mon texte, et jamais encore je n’ai vu se réaliser la moindre de mes intentions.» C’est le soldat qui l’embête: «Il est complètement monocorde pour le moment. (…) nous commençons à nous user, Stravinski et moi, devant cette pâle ébauche du rôle.»
Le 8 septembre, Paul Robert est évincé. Gabriel Rosset sera le soldat, Elie Gagnebin le lecteur, Jean Villard le diable. Ludmilla et Georges Pitoëff danseront les rôles de la fille du roi et du diable. Stravinski achève plusieurs morceaux dans les semaines qui précèdent le spectacle. Le 20, Ansermet répète à Zurich avec les musiciens. La première a lieu devant une salle comble à Lausanne. Mais la tournée prévue en Suisse alémanique n’aura finalement pas lieu pour cause de grippe espagnole.

Source: C.F. Ramuz Igor Stravinski Histoire du soldat, Philippe Girard et Alain Rochat, Editions Slatkine 2007 (<%= misc::nn_quelle %>)
Créé: 14.08.2012, 21h25

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vendredi 3 août 2012

Précieuse archive : le mime Marceau dans "Histoire du Soldat"

Si vous passez par Montréal, et si vous en avez le temps, présentez-vous au Centre d'archives Gaston-Miron (Université de Montréal) et demandez à visionner un spectacle : l'Histoire du soldat. Le spectacle fut donné en 1955 au festival de Stratford dans l'Ontario, dans une mise en scène de Jan Doat, avec le mime Marcel Marceau qui faisait le Diable (le comédien Robert Rivard donnant sa voix au diable)
 [information transmise par Gérard Poulouin]

Lien vers le site Internet, voir la référence n°2 intitulée "l'heure du concert" :
http://www.crlq.umontreal.ca/CAGM/rechsimple?rech=simple&motcle=Th%C3%A9%C3%A2tre&filtre=motsclesfac:Art&page=1