samedi 26 décembre 2015

"Histoire du soldat", mis en scène par Omar Porras, est passé aussi par Caen, en décembre 2015

Mise en scène d'Omar Porras

Toutes les formes du théâtre

Omar Porras aime travailler l’espace et l’illusion. Passionné par la musique de Stravinski depuis son plus jeune âge, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers cette histoire aux multiples ressources. « Quand j’ai découvert L’histoire du soldat, j’y ai trouvé la forme la plus réduite, la plus pure et la plus condensée de ce qui pourrait rassembler le mythe faustien,explique-t-il. Il y a toutes les formes du théâtre : forain, musical, l’opéra, la danse, le concert, un mariage des arts de la scène. » Pour lui, « L’histoire du soldat est une pièce théâtrale magico-musicale. »

Art du mouvement

Omar Porras fonde le Teatro Malandro à Genève, en 1990, dans l’esprit d’un centre de création, de formation et de recherche. Ses mises en scène d’Ubu roi d’Alfred Jarry et de La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt lui valent une reconnaissance internationale.Basée sur le mouvement, la technique théâtrale de la compagnie s’inspire à la fois de la tradition occidentale et orientale, comme la biomécanique, le théâtre balinais, indien et japonais. Sa démarche artistique est à la fois visuelle et musicale, toujours portée par une grande énergie.



lundi 14 décembre 2015

"Histoire du soldat" à Valence, 18 déc. 2015

Théâtre de la ville de Valence
18 décembre 2015


Ven. 18 dec. - 20 h 45

L'HISTOIRE DU SOLDAT

Ce chef d'oeuvre musico-théâtral composé par Stravinsky sur un texte de Charles Ferdinand Ramuz évoque le retour d'un soldat, au sortir de la Grande guerre. Sur son chemin, il se met à jouer du violon. Un vieillard survient et lui propose un troc étrange : son instrument contre un livre magique permettant de devenir riche. Le jeune homme cède à la tentation et le vieillard, qui n'est autre que le diable, l'invite chez lui. Quand le soldat est finalement rentré chez lui, sa fiancée a disparu et sa mère ne le reconnaît plus. Alternant récit et musique, ce délicieux mélodrame dansé et récité par 3 comédiens, inspiré de nombreuses références musicales, baigne dans une ambiance empruntée au cirque ambulant et au jazz.
Une coproduction Ville de Valence/Valence Romans Sud-Rhône-Alpes.
Direction : Didier Vadrot
************************
Le lien suivant donne accès à des extraits sonores de la version originale!

https://youtu.be/DXSiMPFTUjg

Ne pas se laisser décourager par les quelques secondes de publicité qui précèdent la diffusion : les plus experts pourront d'ailleurs les interrompre... La suite en vaut la peine!

mercredi 9 décembre 2015

Les Editions La Guêpine ( de J. - L. Pierre) ont un site Web !

Nous somme heureux de vous signaler l'existence d'un site Internet 
qui permet de connaître les livres publiés 
par les Editions la guêpine, 
et de les commander !

NB : Cette image du portail n'est pas active
Il faut cliquer sur le lien ci-dessous:



















http://laguepine.fr/web/

Nous rappelons que deux volumes présentent des textes de Ramuz

Conformisme

Dispute sur la montagne 
(Roud/Ramuz)
********************

Et, pour éviter toute frustration
 à ceux d'entre vous qui sont bien éloignés
 de Pully, nous signalons, a posteriori, l'événement suivant :

Rencontre littéraire autour de la dispute sur la Montagne de Gustave Roud et C.F. Ramuz

    • Le 03/12/2015
Discussion animée par Daniel Maggetti. En collaboration avec le Musée de Pully et la fondation C.F. Ramuz à l’occasion de l’exposition Gustave Roud.



samedi 5 décembre 2015

"L'Hiver du monde", par Alexandre Schild

   Alexandre Schild, philosophe, membre des Amis de Ramuz, publie un texte important sur Internet :


    L'Hiver du monde


 












« L’Hiver du Monde », par Alexandre Schild, est une étude consacrée au livre éponyme de Hanspeter Padrutt, paru en allemand en 1984, jamais publié en France.
Le philosophe Alexandre Schild rend compte avec minutie de ce texte critique, qui remet en questions les présupposés métaphysiques du militantisme écologique, lequel partage - à son insu - la même conception du monde soumise à l’arraisonnement technique de la Nature que son adversaire, le capitalisme pollueur.

Cliquer sur le lien suivant pour aller sur le blog qui héberge le texte, et lorsque la page s'affiche cliquer sur la portée musicale pour que s'ouvre le PDF:




samedi 28 novembre 2015

Pour info : le manuscrit de "Nadja" est retiré de la vente publique...

RECTIFICATIF : la vente annoncée du manuscrit de Nadja d'André Breton est annulée :

Pierre Bergé a retiré quatre lots majeurs* de la vente de sa bibliothèque qui aura lieu à Drouot le 11 déc. 2015.
Ils seront vendus directement ou offerts à des collections publiques.


* Manuscrit de Nadja : sera vendu à la BNF.
*Épreuves corrigées des Poètes maudits de Verlaine : données à la BNF.
*Edition originale des Maximes et pensées de Chamfort annotée par Stendhal : donnée au centre Stendhal à Grenoble.
* Edition originale du Docteur Pascal de Zola : donnée à la maison de Zola à Médan.

NB : notre message du 22  novembre dernier signalait la présence dans le lot Nadja d'une lettre d'André Breton à Mermod contenant un hommage à C. F. Ramuz...

Merci à notre informateur, François Teissier !





jeudi 26 novembre 2015

Fondation Arnaud (Suisse) : Auberjonois, Muret, Ramuz et Stravinsky. Un spectacle et une exposition.






Le Diable, la plume et le pinceau


cliquer pour afficher en grand format

Centre d'art lens fondation pierre arnaud lens valais 1080
Fondation Pierre Arnaud à Lens
René Auberjonois





 

Albert Muret

 Information communiquée par MontserratLopez Mujica
(membre des Amis de Ramuz)
que nous remercions.

dimanche 22 novembre 2015

Le manuscrit original de "Nadja" en vente en décembre 2015: un hommage à Ramuz dans la lettre de Breton à l'éditeur Mermod

Notre ami François Teissier nous communique ces éléments d'une future vente aux enchères chez Drouot :
Le manuscrit de Nadja et le lot de documents annexes

Extrait de la description du lot :

Dans sa lettre à Mermod, André Breton se dit fier de l'avis de Ramuz...

samedi 21 novembre 2015

Pour information : le livre du Dr Pellet, "Souvenirs autour de la Muette", vient de paraître en Suisse

L'auteur, le Dr François Pellet, était le médecin personnel 
de Marianne Olivieri-Ramuz (la fille de l'écrivain)
et de son fils Guido 
(le petit-fils que Ramuz appelait "Monsieur Paul")


Ce livre, annoncé depuis avril 2015, vient de paraître, avec une approche et des documents inédits, dont la présentation et l'exploitation suscitent une vive polémique chez les spécialistes.
Nous invitons nos lecteurs à prendre eux-mêmes connaissance de ladite polémique sur Internet, et à se faire - s'ils le désirent - une opinion personnelle sur la question...

NB : livre distribué en France par les éditions Olivétan à Lyon

mardi 17 novembre 2015

15 novembre 2015 : dans le deuil, nos lectures de C. F. Ramuz...


Un des Amis nous a envoyé ces deux extraits de Ramuz, et nous souhaitons les partager avec vous :

C. F. Ramuz, en Suisse, sous le coup du bombardement de Reims en septembre 1917 :

"Il y a une forme d'imagination qui fait qu'on souffre davantage […] combien de fois cet esclavage des images s'abattant de toute part, montant de toute part en vous, qu'on cherche à empêcher, mais qui viennent quand même. [...] J'ai pour ma part, je crois, vraiment "participé", participé tant que j'ai pu, au-delà même de mes forces, mais ce flot montait, montait malgré moi. […] Matériellement, j’ai vu, j’ai senti. J’entends que je suis entré en chair dans l’horreur […]. J’ai connu vraiment tous les monstres. Ce ne sont pas seulement des maisons à quelque quatre ou cinq cents kilomètres de la mienne qui brûlaient, mais la mienne. Pas seulement ces enfants inconnus qui mouraient, mais le mien."



C. F. Ramuz, 
Le Grand Printemps, [1917], 
éd. Les Amis de Ramuz, 1997,
 p. 44.







**********

“Aimer son temps”

"[…] le temps où je suis, en tant qu’être de chair, je l’aime, parce qu’il est pour moi précisément l’occasion et comme le support, étant le présent, de toutes [les] présences. L’amour que je lui porte ne m’empêche pas de le juger. Le propre de l’amour est de pouvoir sans cesse être blessé sans cesser d’être, et, incessamment repoussé par son objet, de revenir sans cesse à son objet. Mon temps a beau me blesser, c’est à lui que sans cesse je retourne, nécessairement, et m’y réfugie ; et, blessé par lui, c’est par lui encore que je me guéris et de lui. […] Je ne sais pas du tout, pour ma part, ce que peut valoir mon temps ; je ne sais pas quels crimes on l’accusera plus tard d’avoir commis (encore que je le soupçonne d’en avoir commis, d’en commettre encore de très grands) : je ne l’en aime pas moins d’un amour tout charnel qui juge sans cesser d'aimer."


C. F. Ramuz, “Aimer son temps”,
Aujourd'hui, 5 décembre 1929,
(in Œuvres complètes, Slatkine, XIII, pp. 59-62).



N. B. : Le Bulletin 36 des Amis de Ramuz (à paraître) consacrera une étude à ce dernier texte.


jeudi 12 novembre 2015

"Histoire du Soldat" à Malakoff en novembre

Nous remercions Patrick Launay pour ce repérage, et nous nous faisons un plaisir de vous le communiquer :


L'HISTOIRE DU SOLDAT - RAMUZ / STARVINSKY / PORRAS
DATE : Du Mardi 17 novembre 2015 au vendredi 27 novembre 2015
HORAIRE : 20:30
TARIF : 29,7 euros

La griffe du Teatro Malandro est reconnaissable entre mille ; maîtrise du jeu et des espaces, écriture scénique tonitruante, inventive, poétique et toujours surprenante ! Pour fêter ses 25 ans, la compagnie rejoue le mythe faustien sur des airs de valse, de tango, de ragtime et s’empare avec magnificence de la poésie de Ramuz et de la partition de Stravinsky. Les comédiens sont au plateau sous les masques de Fredy Porras et aux côtés des sept musiciens pour donner vie à un spectacle destiné à tous. Sur le chemin qui le ramène chez lui, son violon sur le dos, le soldat Joseph rencontre un mystérieux chasseur de papillons. Il lui propose un étrange troc : son instrument contre un livre magique prédisant l’avenir. Charmé, le soldat accepte. Et vous, seriez-vous prêt à passer un pacte avec le diable ?
théâtre musical | tout public | de Charles-Ferdinand Ramuz I musique Igor Stravinsky | mise en scène Omar Porras | assistantà la mise en scène Jacint Margarit | avec Alexandre Ethève, Philippe Gouin, Joan Mompart, Omar Porras, Maëlla Jan et l’Ensemble 2e2m, sous la directionde Benoît Willmann | scénographie Fredy et Omar Porras | masques Fredy Porras | univers sonore Emmanuel Nappey | lumières Mathias Roche costumes Irene Schlatter | effets spéciaux et accessoires Laurent Boulanger peinture du décor Béatrice Lipp | directeur technique Gabriel Sklenar durée 1h

Voir aussi le lien :

mercredi 4 novembre 2015

PHILIPPE DENIS à TOURS (université François-Rabelais, salle des Actes), 20 novembre 2015


Notre collègue Christine Dupouy
professeur à l'université François-Rabelais de Tours
nous communique
la date, le lieu
et le programme
 de cette rencontre avec le poète Philippe Denis








mardi 3 novembre 2015

Le photographe Bruno Wagner publie un nouveau livre: "Hidden Folks" (sur les peuples des Elfes, chut...)

Le talent de Bruno Wagner est connu des Amis de Ramuz : il est l'auteur des maquettes et des illustrations des livres de Stéphane Rochette (Ramuz chez Rey-Millet et Le Grand Voyage de Ramuz).
Cette affiche signale une exposition de ses œuvres dans une galerie de Saint-Girons, mais il y a une autre bonne nouvelle : la publication d'un nouveau livre de photographies...

Mise à jour du 20 novembre

NB :Exposition prolongée, 
et deux superbes vidéos accessibles...
(voir informations ci-dessous
à la fin du message)







Ce livre est présenté sur le blog de l'artiste, avec toutes les informations pour les commandes :

et pour que vous soyez tentés de cliquer, voici un petit choix de ces photographies :

Couverture





















********************************
L'exposition "Hidden Folks" chez Giron d'Art à St Girons (09)
est prolongée jusqu'au dimanche 6 décembre.
Ensuite cela sera l'expo collective de Noël à partir du 10 décembre.
Les infos via ce lien (attention aux horaires d'ouverture) :
http://www.girondart.fr/

*********************************************
Bruno Wagner vient de mettre en ligne deux superbes vidéos "Hidden Folks".

https://vimeo.com/145746714

https://vimeo.com/145825039


A NE PAS MANQUER !

****************
Sinon le livre est toujours disponible :

http://wagnerimagicien.blogspot.fr/p/hidden-folks.html

vendredi 23 octobre 2015

Dictionnaire des "Peintres de la Savoie", (1860-1980) sur le blog de Stéphane Rochette

3e édition, revue et augmentée

Voir, sur le lien suivant, la présentation de cet ouvrage :

http://galeriesr.blogspot.fr/2015/10/ils-sont-dans-le-dictionnaire-des.html

Et, en prime, une illustration déjà connue des Ramuziens :



Constant Rey-Millet, La Beauté sur la terre (Hommage à Ramuz)

Il s'agit d'un des panneaux du fameux
"Salon de Saint-Jeoire"
déjà reproduit
 dans le livre de Stéphane Rochette
Ramuz chez Rey-Millet (2008)

mercredi 21 octobre 2015

Les mots croisés ramuziens d’Alexandre Joyeux

Notre ami Alexandre Joyeux présente ce divertissement à votre sagacité :

Les définitions en italiques concernent C. F. Ramuz.

Grille n° 1 : Notre maître à tous


Horizontal

I. A la Wilkinson – A la Federer.
II. Continent – Caractéristique, parfois exagérée, d’un Suisse.
III. Pour y croiser Sollers, Jospin, Lucchini… – Notre maître à tous.
IV. Si c’est un séducteur, attention – Davantage chez Zola que chez Ramuz.
V. Blessant ou délicieux, c’est selon.
VI. C’est du théâtre.
VII. Davantage chez Rousseau que chez Ramuz – Un suffit, deux c’est mieux.
VIII. Poseur – Pour pilier de comptoir.
IX. Auberjonois la qualifia d’égérie.
X. Laminée – A la boxe.

Vertical

1. Site romanesque terrible.
2. Froidevaux fut l’une des siennes – Un Lecteur du Soldat ne saurait l’être.
3. Authentique – Joint ou devant.
4. Il s’y transformera au point d’en écrire un livre – Beau dormeur.
5. Prénom fétiche – Pronom.
6. Tradition japonaise – Grande ouverte.
7. Pierre sent bon – Parfois, il devient grand.
8. Un Dieu, pour lui, qu’il célébra – Note.
9. Dans.
10. Lui garantit sa notoriété.

La solution publiée le 4 décembre:

samedi 17 octobre 2015

Souvenirs ramuziens du 25ème Salon de la Revue...

Un bel endroit, dans le quartier du Marais...





















... Il faut bien gérer l'espace intérieur...

A la vente : Stéphane Rochette et François Teissier
(qui débordent un peu sur le stand voisin...)



















Les Amis de Ramuz remercient la Fédération nationale des maisons d'écrivains & des patrimoines littéraires pour leur avoir permis de partager un stand dans son espace, et sont tout particulièrement reconnaissants à l'égard de Mme Sophie Vannieuwenhuyze pour son accueil chaleureux et sa présence vigilante !

Site des Amis de Ramuz
http://www.lesamisderamuz.com

samedi 26 septembre 2015

25e Salon de le REVUE, Paris, 9-10-11 octobre 2015

Les AMIS de RAMUZ 
seront présents pour la 1ère fois, cette année,
 au Salon de la REVUE, 
Halle des Blancs Manteaux, 
48, rue Vieille-du-Temple,
75004 PARIS
Métro : Hôtel de Ville




La revue de notre association 
est déjà connue des amateurs....



Elle existe depuis 1981 et les sommaires de tous les numéros anciens 
sont présentés sur ce blog
(messages février-mars 2009)


ou sur notre site


rubrique "Bulletins"

vendredi 25 septembre 2015

"Le coup de la dictée", éditorial de Jacques Julliard, hebdomadaire "Marianne", 25 sept.-1er oct. 2015

Nous faisons probablement tous partie,  nous, les Amis de Ramuz, et les amis de nos amis, de ceux qui savent que nous apprenons toute notre vie à lire et à écrire ! Encore est-il bon de commencer le plus tôt possible, et, le cas échéant, à l'école...
L'humour et la pertinence du texte de J. Julliard nous semblent mériter d'être diffusés :




[...]



********
C. F. Ramuz, pour sa part, a parfois critiqué l'école, les livres... Mais certains souvenirs, tel celui de la composition à "sujet libre", relaté dans Découverte du monde, se passent de commentaires sur les bienfaits d'une évaluation gratifiante. Nous citons la fin de l'épisode, après avoir précisé que le jeune Ramuz a choisi d'écrire tout... en alexandrins, et que le professeur rend les copies de façon théâtrale, gardant la sienne pour la fin de la distribution, saluant sa qualité, mais émettant des doutes sur le véritable auteur de ce texte :
 "[...] vous auriez un dix, seulement... [...] Il faudra que vous m'apportiez une attestation de vos parents..." [...]
"Le passage soudain de la plus extrême des humiliations à ce qui m'apparaissait alors comme le comble des honneurs, m'avait laissé tout étourdi, les oreilles bourdonnantes, comme quand on est tombé sur le tête. J'inaugurais soudain une nouvelle existence où les rancunes, les intrigues, les déceptions les ennuis de l'ancienne n'avaient plus aucune place, entièrement occupée qu'elle était par toute espèce de possibilités que j'entrevoyais déjà une à une, toutes mes forces étant employées à me les énumérer d'avance. Car il y avait une chose du moins dont j'étais sûr : c'est que mes vers étaient de moi et que je ne les avais pas copiés dans quelque auteur de deuxième ou de troisième ordre, comme M. Biaudet m'en avait soupçonné. Alors, la vérité finirait bien par s'imposer, alors j'aurais dix, alors... [...]
Ce n'était donc pas seulement une lubie, cette idée que j'avais eue d'"écrire", et la tête me tournait. Il y avait une sanction : il y avait que le plus exigeant de nos professeurs reconnaissait mes mérites ; et j'étais bien un peu humilié de ne pas avoir été cru sur parole, mais je ne m’arrêtais guère à ce qui ne pouvait être qu'un empêchement passager, m'étant déjà laissé emporter bien au delà par un grand mouvement d'allégresse. Un ÉCRIVAIN. Est-ce que je pourrais jamais être quand même un écrivain ?"
C. F. RAMUZ, Découverte du monde, éd. Les Amis de Ramuz, 2012, pp. 128-130.

*****

Mais sur cette question fondamentale de la dictée, et donc de l'orthographe, nous ne résistons pas au plaisir de rappeler les exploits du petit Jean-Paul Sartre :
"J'étais le premier, l'incomparable dans mon île aérienne ; je tombai au dernier rang quand on me soumit aux règles communes.
Mon grand-père avait décidé de m'inscrire au Lycée Montaigne. Un matin, il m'emmena chez le Proviseur et lui vanta mes mérites : je n'avais que le défaut d'être trop  avancé pour mon âge. Le proviseur donna les mains à tout : on me fit entrer en huitième et je pus croire que j'allais fréquenter des enfants de mon âge. Mais non : après la première dictée, mon grand-père fut convoqué en hâte par l’administration ; il revint enragé, tira de sa serviette un méchant papier couvert de gribouillis, de taches et le jeta sur la table : c'était la seule copie que j'avais remise. On avait attiré son attention sur l'orthographe - " le lapen çovache ême le ten*" - et tenté de lui faire comprendre que ma place était en dixième préparatoire. Devant "lapen çovache" ma mère prit le fou rire ; mon grand-père l'arrêta d'un regard terrible. [...] dès le lendemain, il me retirait du lycée et se brouillait avec le proviseur.
Je n'avais rien compris à cette affaire et mon échec ne m'avait pas affecté : j'étais un enfant prodige qui ne savait pas l'orthographe, voilà tout." 
 * le lapin sauvage aime le thym.


Jean-Paul SARTRE, Les  Mots, Coll. Folio, Gallimard, pp. 67-68. 

******
Les Amis de Ramuz ont aussi un site