lundi 18 juillet 2016

Pour poursuivre la réflexion sur l'actualité (avec Camus et Ramuz)

Nous remercions Christophe Calame d'avoir publié sur Facebook ce texte d'ALBERT CAMUS  :

"Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l'homme, qui lui a toujours fait croire qu'on pouvait tirer d'un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l'humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n'était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu'ils étaient sûrs d'eux et parce qu'on ne persuade pas une abstraction, c'est-à-dire le représentant d'une idéologie. Le long dialogue des hommes vient de s'arrêter. Et, bien entendu, un homme qu'on ne peut persuader est un homme qui fait peur".
Albert Camus
"Le Siècle de la Peur", (Combat, novembre 1948)

Actuelles I

Pour notre part, nous proposons ces quelques lignes de C. F. RAMUZ dans Les Signes parmi nous :


"Dans d'autres pays, du moins, quand ils meurent, on sait pourquoi, on sait comment, leur mort sert à quelque chose ; ils reçoivent un éclat d'obus ou une balle : c'est pour leur pays qu'ils meurent, ils voient les ennemis s'en aller de chez eux, mais les nôtres ?
Ils auraient mieux aimé se battre, ils n'ont pas pu. Il leur faut mourir pour rien. Il faut qu'ils nous soient pris sans utilité pour personne ; ils nous étaient pourtant utiles, à nous..." 
C. F. Ramuz, Les Signes parmi nous,
 Romans I, "Pléiade", Gallimard, p. 1254.
Texte des Œuvres complètes de 1941 
(l'édition originale étant de 1918)
 

dimanche 17 juillet 2016

Un texte sur Ramuz dans "La beauté du monde/La littérature et les arts" de Jean Starobinski

Un livre remarquable, qui réunit les articles écrits par Jean Starobinski, entre 1946 et 2010.





La quatrième de couverture éclaire le projet :






































Le texte sur Ramuz (pp. 992-994), commence ainsi :


  Ramuz
LE CONTRE

"Toute espèce de travail
se fait d'abord contre nous-mêmes
et contre Quelqu'un."

Ouvrir l'accès du langage aux réalités les plus éloignées du langage, donner force d'expression à ces objets simples dont la présence est opaque et muette, écrire (plutôt que décrire) un geste ou un paysage selon leurs éléments indécomposables - telles sont les exigences que cherche à satisfaire l'art très volontaire et très obstiné de C. F. Ramuz. Fondé sur les perceptions premières, ce langage ne cesse d'éprouver ses résistances (la résistance du mot contre l'objet et de l'objet contre le mot) et c'est bien là le fait d'un homme qui a résolu de s'éprouver lui-même à ce qui lui résiste.
[...]
"Le Contre", Lettres, Genève, 1945, n° 6, p. 97-100.

Nous vous laissons lire la suite de cette analyse...
Pour vous donner encore davantage le goût de ce livre, nous proposons un aperçu de ses chapitres :

Avertissement, par Martin Rueff
L'oeuvre d'une vie, par Martin Rueff


TEXTES DE JEAN STAROBINSKI

LA LITTERATURE ET LA BEAUTE DU MONDE, introduction
par Jean Starobinski

LA LITTÉRATURE ET LA BEAUTÉ DU MONDE
   La poésie et l'existence
   Les temps du poème
   La force de la prose

LES ARTS ET LA BEAUTÉ DU MONDE
   Regarder
   Ecouter
   Les temps de l'écoute

LE TEXTE ET L’INTERPRÈTE, conclusion

POSTFACE, Pour tout l'amour du monde, au large abri du ciel, par Martin Rueff

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Rappel :
les amis de Ramuz ont aussi un site