dimanche 7 octobre 2012

Hommage à Jean-Claude Watremez, un Ami de la première heure pour l'Association


En janvier 2012, les Editions Du Lérot ont repris la publication du livre de C. F. Ramuz, Fête des vignerons, avec la préface de Jean-Claude Watremez (d'après l'édition Séquences de 1991).


Voici le début de cette préface :



Pour tout renseignement sur cette publication, s'adresser à
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Notre ami Jean-Claude Watremez nous a quittés, le 9 mars 2012, après une terrible et très courte maladie qui l'a emporté en quelques mois.
Avant d'évoquer sa passion pour la littérature et notamment pour l'auteur de Derborence, découvert "par hasard" au cours de ses recherches chez les bouquinistes et autres libraires d'occasion parisiens, nous rappellerons son parcours et sa personnalité.
Fils d'officier, il a suivi, à partir de 1945, ses études au lycée d'Orléans puis au Prytanée de La Flèche où il a préparé et réussi, en 1956, le concours d'entrée à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. Après sa sortie de l'Ecole en 1958, et après une année d'application à l'Ecole de cavalerie de Saumur, il a servi dans des unités de l'arme Blindée-Cavalerie - arme qu'il avait choisie à sa sortie de St-Cyr -, de 1959 à 1967, et comme observateur des Nations Unies sur le Canal de Suez, après la Guerre des Six Jours, en 1968-1969.
Après deux années de préparation au concours du "Contrôle général des armées", il a intégré, en 1972, ce corps prestigieux chargé des missions les plus délicates et les plus difficiles par les plus hautes autorités de l'Etat. Il y servira comme Contrôleur général jusqu'à sa retraite, dans l'Yonne, en 1997.
Marié à Naïk en 1958, ils ont eu quatre enfants. La perte de leur fils aîné, à l'âge de huit ans et demi, l'avait marqué profondément.
Dès son plus jeune âge, Jean-Claude Watremez avait été attiré par la lecture qui lui avait permis d'acquérir, au fil des ans, en dépit des difficultés inhérentes à l'accomplissement de ses missions d'officier, une très large culture, nourrie notamment à partir de son installation à Paris par l'acquisition de nombreux ouvrages, à laquelle il consacrait tout son temps libre. Paris était pour lui, à cet égard, une source inépuisable.
Jean-Claude Watremez, au cours de ses "découvertes", s'était attaché à l'étude d'auteurs qui l'avaient séduit particulièrement. Parmi ceux-ci, Charles Ferdinand Ramuz, auquel il avait consacré beaucoup de temps, et dont il avait constitué un véritable fonds : sa bibliothèque en contenait non seulement les oeuvres complètes, en différentes éditions, mais aussi la quasi totalité des bulletins et articles de revues le concernant. Son grand intérêt pour Ramuz l'avait conduit tout naturellement à rejoindre l'Association des Amis de Ramuz, peu après la création de celle-ci, en 1980.
On citera également, parmi les auteurs auxquels Jean-Claude Watremez s'est "intéressé" : Marcel Brion, Marcel Schneider, Georges Piroué, Louis Calaferte. Avec chacun de ces auteurs - après avoir "décortiqué" en quelque sorte l'oeuvre au cours d'une lecture approfondie -, il avait établi une relation épistolaire, poursuivie, après la disparition de l'auteur, avec ses proches.
Ces correspondances échangées, jointes aux études rédigées par Jean-Claude Watremez, représentent un apport précieux à la connaissance de ces auteurs. Il est dommage qu'il se soit refusé à les publier, n'ayant adressé que quelques articles, sur leur demande, à des revues littéraires spécialisées.
Ce refus nous semble être la marque de la modestie intellectuelle qui caractérisait sa personnalité, une modestie nourrie par un certain pessimisme devant la relativité de toute oeuvre humaine, par définition éphémère. Pour autant, cette distance volontairement prise avec ces "réalités" provisoires a permis à Jean-Claude Watremez - en lui donnant une grande indépendance et liberté d'esprit - d'entreprendre et de poursuivre aussi bien ses missions professionnelles que ses engagements littéraires avec une grande honnêteté intellectuelle, sans cependant freiner sa détermination, voire sa passion à les accomplir, ni diminuer la justesse et l'acuité de ses analyses.
Michel Fourcade

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