dimanche 19 mai 2013

Du côté du peintre Albert MURET

Les Amis de Ramuz, dans leur Bulletin 33 de 2012, ont déjà rendu compte de l'importance que le peintre Albert Muret avait eue dans la découverte du Valais que fit Ramuz  à partir de 1906. Voir, en particulier, le texte de Jean-Louis Pierre ("Ramuz, les lieux aimés, et l'exemple de Si le soleil ne revenait pas", op. cit., pp. 139-150) et le dossier sur "Retour aux lieux aimés" (pp.183-213).
 
Pour prolonger cette évocation, ils vous proposent d'ouvrir le livre de Bernard Wyder, Christophe Flubacher, Noël Cordonier :
Albert Muret, dilettante magnifique
publié à Lens  par les Amis de Muret et les ayants droits, en 2010.
 
EN COUVERTURE : Autoportrait, 1918, (détail)
huile sur toile, 65 x48 cm.
 
 
 
Nous pouvons y découvrir Ludivine, la jeune servante du peintre, dont Ramuz fut amoureux :
 
 
Muret attablé, servi par Ludivine, photographie, 1905.
 
 
Ludivine servait aussi de modèle au peintre :
 
 
Jeune Valaisanne à l'ouvrage, huile sur toile, 60 x 60 cm,
(Ludivine et Titi).


Vous pouvez lire le récit pittoresque de l'adoption de Titi, "la petite chienne jaune", dans le Cabaret des Quat'z-arts", à Montmartre... (p. 41).
 
Et puis voici le village de Lens :
 
Eglise et village de Lens, aquarelle, 27 x 37 cm.
 
 
 
Arbres, le Louché et Lens, aquarelle, 34 x 49 cm.
 
" Le Louché représente pour Muret le site par excellence. Visuellement, l'étang lui appartient. Son chalet situé à l'est le domine. Ce miroir naturel est, à l'époque distant voire coupé du village proprement dit." (Cf. commentaire p. 112).
 
Mais il arrivait également à Muret de visiter le pays de Vaud, le pays de Ramuz. Se trouvent réunis sur cette toile trois "sujets" chers à l'écrivain : le lac, bien sûr, le bateau qui suit la rive ou fait "la traversée", et le train... qu'il empruntait pour aller dans le Valais (cf. extraits cités ci-dessous) :
 
 

La baie de Cully, 1923, huile sur toile, 63 x 76 cm.
 
Nous remercions les Amis de Muret de nous avoir autorisés à reproduire ces images. Outre leur qualité esthétique, leur intérêt est de montrer les paysages que Ramuz a connus... et souvent évoqués.

Sur notre site, la photo de Muret chasseur, dans le Bulletin 33 :



Extraits de textes de C. F. Ramuz sur le train...
 
 
Une esquisse :

" [...] un train vient, un train glisse, un train file sur sa gauche, avec sa fumée, très vite, comme si on traçait au crayon une ligne droite en travers des prés;
("Salutation paysanne", dans le recueil éponyme,  in OE. C., III,  Rencontre, 1973, p. 358).

 
Une "vision" :
 
"[...] ah ! livre-nous enfin, espace, ce que tu as à nous livrer, comme quand un ventre s'ouvre, comme si la terre devenait mère.
Il y a ce grand gémissement, ce grand frémissement, ce grand craquement ; et alors l'enfant sort de toi, tout petit encore, noir, informe, mais qui grandit déjà, qui est poussé, s'avance, qui mûrit, qui grandit, qui s'enfle, et tout à coup il devient tout, quand le terrain est soulevé comme un copeau sous le rabot et les choses qui sont dessus penchent, un arbre, des toits, des murs, des maisons, puis elles glissent de côté.
On a fermé les yeux. On n'a plus pu respirer. On a senti ce souffle vous claquer sous le côté gauche. On a été comme bu, on a quitté le sol. Tout le quai quitte le sol, le bâtiment de la gare, la terrasse du café, les tables, les chaises qui flottent, flottent un instant en l'air... Et puis, fini. Fini ou quoi?
Tout est retombé. On est retombé à sa place. Plus rien déjà que ce carré diminuant là-bas rapidement par le rapprochement de ses quatre côtés; ils se touchent, ils deviennent un point. Et puis, plus rien..."
 (" Gare", in op. cit., p. 404).

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