Le Figaro littéraire du 25 février 2016, p. 5 :
“Les
éditions Zoé vont publier un ensemble de sept textes inédits de Walter
Benjamin, Lettres sur la littérature. L’essayiste et philosophe y
analyse avec férocité l’actualité littéraire de la fin des années 1930 à
travers Cocteau, Claudel, Nizan, Ramuz, Caillois ou encore la NRF. A
paraître le 3 mars”.
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Présentation sur le site de éditeur :
Lettres sur la littérature
Ce
livre réunit pour la première fois les sept « lettres sur la
littérature » que Walter Benjamin écrivit à Max Horkheimer de 1937 à
1940. Benjamin est alors chercheur, rattaché à l’antenne parisienne de
l’Institut de recherche sociale de Francfort que dirige Max Horkheimer à
New York.
Ces lettres analysent l’actualité littéraire, indissociable de
l’actualité politique. Cocteau, de Rougement, Claudel, Ramuz, Bachelard,
Nizan, la revue Esprit, La NRF, le Collège de
Sociologie, Caillois et Leiris, parmi d’autres, sont l’objet de
commentaires où la philosophie politique et la perspicacité littéraire
sont entrelacées d’une manière qui fascine et déroute. La question de
Benjamin est simple : quel est le rôle social de l’intelligence en temps
de crise ?
Édition établie et préfacée par Muriel Pic, traduite de l'allemand avec Lukas Bärfuss
Le
critique littéraire, écrivain et philosophe Walter Benjamin, né à
Berlin en 1892, a été redécouvert dans les années soixante-dix. Juif
allemand et marxiste, proche de Bertolt Brecht, membre de l’école de
Francfort, il s’exile à Paris en 1930, se suicide en 1940. S’il resta en
marge des institutions sa vie entière, l’originalité de sa pensée, son
style fragmentaire, fulgurant et poétique, lui valent actuellement
d’être mondialement reconnu.
Walter Benjamin
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M. Gérard Poulouin nous propose, à l'occasion de cette publication, un extrait d'une lettre de W. Benjamin à Horkheimer (du 23 mars 1940), laquelle lettre a été écrite et publiée en français dans l'édition allemande dont voici la référence :
Gesammelte Briefe, Band 4, 1938-1940, Herausgegeben von Christoph
Gödde und Henri Lonitz, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 2000, p. 404-406.
“La langue de Ramuz porte les traces de l’emprise que Péguy doit avoir eue sur lui. Elle offre la même cascade de réitérations, la même suite de variations minimes d’une phrase donnée. Mais ce qui chez Péguy rappelait le mouvement d’un homme, qui enfonce un clou par coups de marteau successifs, évoque chez Ramuz bien plutôt l’allure d’un personnage qui revient interminablement sur ses pas – comme ces névrotiques qui, en s’en allant de chez eux, sont harcelés par l’idée d’avoir oublié de fermer un robinet ou d’éteindre une flamme. Un critique vient de souligner à juste titre “l’inquiétude tenace” de Ramuz. C’est-à-dire que ce n’est pas précisément la certitude, le tranché, la conviction établie qu’on s’attendra à trouver chez cet auteur. Les inconvénients d’une telle démarche de l’esprit sont manifestes. Mais elle ne va pas sans présenter certains avantages. Ramuz est un esprit assez peu prévenu. Il l’a prouvé, il y a cinq ans, par son livre “Taille de l’homme” qui était une tentative intéressante d’approcher le fin fonds de la fameuse expérience russe. [...]”
Walter Benjamin
Contact avec l'association des Amis de Ramuz
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