Balthus
a fait son service militaire au Maroc, à Kenitra de la fin de 1930 au début de
1932. Il appartenait alors au 7e régiment de spahis. Il a eu
« avec un cheval du régiment une relation privilégiée ». Le Maroc lui
a permis de redécouvrir Delacroix, qui y avait séjourné. Balthus fut un lecteur
attentif du carnet du peintre, un de ses maîtres. « Tout s’est passé,
dit-il, comme si ce passage obligé au Maroc avait mûri mon travail, l’avait
doté du vrai sens ».
Balthus
introduit Ramuz dans son propos :
« Il aurait fallu que j’interroge Ramuz sur mon service militaire pour en savoir moi-même davantage. Un jour il m’a demandé de lui raconter comment ce temps s’était passé. J’ai commencé à parler du cheval, de cette amitié qui s’était nouée entre lui et moi, et puis il a fait le reste, il a inventé la suite de l’histoire. Après notre conversation, il racontait des choses qui ne m’étaient jamais arrivées : puissance de son imagination, générosité de Ramuz… »(Mémoires de Balthus, recueillis par Alain Vircondelet, Éditions du Rocher, 2001, p. 61-63).
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