dimanche 13 janvier 2019

AG des Amis de Ramuz, 19 janvier 2019, Boulevard Saint-Germain : hommage au souvenir de "Paris, Notes d'un Vaudois"




Rendez-vous, pour l'AG de l'association, le 19 janvier prochain

Clin d'oeil pour l'actualité (littéraire) :

"SAINT-GERMAIN-DES-PRES"
=
"PARIS, DESTINS EN MARCHE"

in La petite Musique des anagrammes
de Jacques Perry-Salkow et Karol Beffa
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Sinon, clin d'oeil plus ramuzien :

Dans Paris Notes d'un Vaudois, on peut lire cette évocation pittoresque de la complexité de l'accès aux transports en commun parisiens:


Place Maubert et Boulevard Saint-Germain, début du XXe siècle
"[...] tous les tramways étaient pleins, et puis je n'avais pas de numéro. Je ne savais même pas qu'on dût en avoir un. J'avais bien trouvé le trottoir sur lequel il fallait les attendre pour être dans la bonne direction, mais n'avais pas pris garde, étant encore ignorant des usages de la rue, qui ont tant d'importance à Paris, à ces épais petits cahiers de diverses couleurs qui étaient fixés tout à côté de la station, sous une espèce d'avant-toit, à un candélabre. C'était sur le boulevard Saint-Germain. Toutes les trois ou quatre minutes, je voyais apparaître au loin par-dessus le courant ou plutôt les deux courants opposés que charriait le boulevard, la haute machine noire que signalait une vapeur qu'elle crachait bruyamment comme quelque monstre marin jouant dans le lit d'un fleuve; mais, ou bien le conducteur faisait sonner son timbre parce que "c'était complet", ou bien une telle foule de voyageurs se pressait au bas des deux marches par où on accédait à la plateforme d'arrière que je m'écartais d'instinct. J'avais toutefois remarqué les petits papiers qu'ils tendaient, et j'avais fini par comprendre; mais alors je m'étais aperçu que j'avais le numéro cent vingt alors qu'on criait le numéro trente; si bien qu'impatienté plus encore que découragé, et me refusant à l'humiliation d'attendre davantage, j'avais tout à coup renoncé à utiliser  ces "transports en commun", pour ne plus avoir recours qu'à mes propres moyens de transport."

C. F. RAMUZ, Paris, Notes d'un Vaudois, éd. Les Amis de Ramuz, 2000, pp. 37-38.

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