dimanche 12 avril 2009

C. F. RAMUZ, "PARIS, NOTES D'UN VAUDOIS", préface d'Etienne Barilier























La tour Eiffel, oct. 2008
(photo L. Jouannet)

Paris, notes d'un Vaudois
préface d'Etienne Barilier,
éd. les Amis de Ramuz, 2000.
*************

Ecrit et publié en 1938 en Suisse (chez Mermod et à La Guilde du livre), ce texte évoque l'arrivée à Paris du "petit Vaudois", venu en France en 1900 pour une thèse sur Maurice de Guérin - qu'il n'écrira jamais: "J'étais venu à Paris pour six mois, j'y suis resté, avec quelques absences, plus de douze ans." (p. 55).
Sa qualité de Vaudois, affichée avee ostentation dans le titre, et rappelée avec une douce ironie au fil du texte, lui donne la faculté de regarder Paris avec un oeil à la fois familier et critique, admiratif et original. Se fondant mieux dans la foule que le Persan de Montesquieu, il en a cependant la pertinence et l'impertinence...
N. B.: Nous avons rappelé dans le Bulletin 29, ( p. 56, et image 7 du cahier iconographique), que l'édition Gallimard de 1939 supprime le sous-titre (sur la couverture) pour ne conserver que le mot PARIS: cette manière de censure dissimule le projet autobiographique, et la spécificité assumée du regard.



Extrait: ["La tour Eiffel"]
En 1938, Ramuz se réjouit que Paris soit "une ville à la taille de l'homme [...]. Ni le Louvre, ni le Palais-Bourbon, ni le Luxembourg ne dépassent de beaucoup en hauteur une maison de sept ou huit étages. Et il y a bien la tour Eiffel, mais voyez le miracle (car on avait crié au sacrilège et le sacrilège ne s'est pas produit), c'est qu'elle est transparente; ce n'est pas une construction de pierre opaque, elle est comme une fumée qui monte tout droit dans les airs. C'est la fumée du feu d'Abel; on voit au travers le soleil rougir et descendre. C'est un tricotage, c'est un ouvrage de vannerie, c'est fait de mailles lâches, de noeuds qui ne sont reliés entre eux que par des fils presque invisibles; ce n'est pas un ouvrage terrestre, c'est un ouvrage aérien." (p.72).




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire