Dernières lignes de la préface:
"Ils ont ici un privilège; c'est qu'ils participent à plusieurs climats. L'hiver règne encore sur les hauteurs que tout est fleuri dans la plaine. On passe ici en quelques heures de marche des régions où prospère la vigne à celles qui rappellent par leur désolation et leur dénuement les déserts voisins du pôle. [...] Ailleurs les climats sont juxtaposés, ici ils sont superposés comme les cultures elles-mêmes, parce que les cultures en dépendent." (pp. 34-35).
*****
[Les cols, le fleuve... la mer...]
"[...] ils ne sont pas nombreux, il n'y en a guère qu'un qui ait été très anciennement fréquenté, malgré son altitude, c'est le Grand-Saint-Bernard. [...] Lieu illustre, lieu militairement illustre et lieu religieusement illustre, car autrefois, du temps de la Rome antique, un temple à Jupiter s'y dressait et il n'a été abattu que pour être presque aussitôt remplacé par un monastère [...]. Plus tard c'est la cour de Savoie qui se rend de Chillon ou de Ripaille à Turin [...] Enfin, c'est Bonaparte, ses canons logés dans des troncs d'arbres fendus en longueur et évidés [...].
Mais il n'y a pas que les cols, encore une fois: il y a la fleuve et il y a qu'il descend à la mer. Et il y a que cette mer est la Méditerranée, et que la Méditerranée, ce n'est pas seulement Rome, mais l'Egypte, la Grèce, la Palestine; toutes les grandes civilisations tour à tour agissantes, tour à tour répandues, toutes voiles déployées, sur cette vaste mer qui n'offre pas d'obstacle, et s'y heurtant parfois, se substituant l'une à l'autre, mais s'enrichissant l'une l'autre, jusqu'à ce qu'enfin, du côté de l'orient, une croyance particulière fût née, qui a été leur fille à la fois et leur rivale, mais une rivale heureuse." (pp. 40-41).
*****
[Saint-Maurice]
" Là est le lieu des martyrs de la légion thébaine et de son capitaine, Saint Maurice. Saint Maurice qui est devenu le patron du Valais [...]. Et les missionnaire surviennent, venus eux aussi de très loin [...] et une communauté se forme dans cette gorge; elle dure encore aujourd'hui. 300-1900, seize cents ans: permanence, permanence d'une foi. Et cette permanence et une catholicité s'affirment encore dans le trésor accumulé au cours des siècles et que l'obligeance des Pères tire vonlontiers de son coffre à l'intention des visiteurs [...] tant d'autres oeuvres d'art encore, qui elles aussi viennent de très loin et qui marquent l'alliance des civilisations disparues avec celle qui a pris leur place.
*
Les misionnaires sont venus, la bonne parole est prêchée; c'est ainsi que ce petit pays fermé se met à participer à l'universel." (pp. 41-43).
Avec la présentation de ce 1er volume (de 1994) se termine l'inventaire de "LA BIBLIOTHEQUE DES AMIS DE RAMUZ". Nous allons publier, dans le prochain message, le contenu des numéros de la "Revue des Lettres modernes" (éd. MINARD) consacrés à Ramuz.
RépondreSupprimerNous indiquerons aussi, dès que possible, la disponibilité des ouvrages présentés dans ce blog (bulletins surtout).Les autres livres cités, publiés par les Amis de Ramuz, sont disponibles. Contact:
amiramuz@wanadoo.fr