mardi 7 avril 2009

"Petite collection": C. F. RAMUZ, "SALUTATION A LA SAVOIE", "SYMETRIE suivi de L'ENFANT"


1°) Salutation à la Savoie & autres textes:
* "Salutation"... (in Ecrits du Nord, nov. 1922):
"[...] de derrière les murs du port, on voit seulement sortir tous ces mâts, comme un petit bois qui aurait séché, qui aurait perdu ses feuilles et ses branches, montrant encore un peu de couleur [...] - mais c'est seulement de plus haut qu'on découvre les coques noires tellement serrées l'une contre l'autre que les ponts sont comme un seul pont, un grand plancher où on pourrait danser." (p. 23).
**********************
* "Pensée à la Savoie" (in La gazette de Lausanne, 18 mars 1915):
" [...] - pays d'en face de chez nous, est-ce qu'on pense assez à toi?
Rien qu'un peu d'eau nous sépare de lui, qui est si vite traversée; pourquoi faut-il que la pensée ne puisse pas communiquer?" (p. 28).
**********************
* "Le lac désert" (in Le Figaro littéraire, 5 mai 1942):
"Et hélas, aujoud'hui, ce lac est tristement désert, lui qui devrait pourtant réunir et relier [...]. C'est seulement de l'eau." (p. 36).

**********************
**********************
2°) Symétrie (paru en 1914):
[Ramuz semble s'adresser à sa fille, née en 1913]
" Ô déploiement de fraîcheur! c'est bien que tu t'augmentes en vie. [...] Et, quand tu te manifestes autrement que silencieuse, [...] ce sont de longues sourdes plaintes ou des cris, comme les mourants.
Mais, là, encore, je te lis, et, si c'est l'agonie** pour toi, c'est l'agonie en sens contraire. Eux, ils luttent contre la mort; toi, tu luttes contre la mort. Mais, tandis que pour eux, quoi qu'ils fassent, elle monte, pour toi de plus en plus elle s'abaisse, elle s'écarte, ayant déjà laissé s'épanouir vers en haut l'éclat de ton grand oeil ouvert." (pp. 25-26).
[** L'étymologie du mot est le grec agôn qui signifie "lutte".]
**************************
L'Enfant (daté des 9-10 février 1920):
[Premières lignes du texte]
" Le petit enfant, assis sur un carré de toile à matelas dans le pré, tend la main vers un cerisier qui est bien à quarante pas de lui.
Ayant refermé sa main, il s'étonne qu'elle soit vide.
Il nous faut apprendre le monde depuis son commencement." (p. 37).
***********************
Rappel:

3 commentaires:

  1. bravo ! tb !on a envie de lire ces ouvrages !

    RépondreSupprimer
  2. le président07 avril, 2009

    Ce blog est de plus en plus au point ... merci à vous !

    RépondreSupprimer
  3. Merci, Monsieur le Président: " Quo non ascendam ? "

    RépondreSupprimer